|
Anchor
( Hommage à Eric
B.)
J'aime les liens morts .
Ils me rappellent mon humaine condition ,
(autant que mon humaine web condition )
Par exemple , je n'ai pu écouter Eric B , sans me souvenir
du
"Conformiste" de Bertolucci .
Google me rafaîchit mes souvenirs avec ceci
( je ne sais plus
où est le lien :( ...
)
|
La
parabole est un peu lourde, le style s'embourbe dans le
schéma
thèse / explicitation / démonstration /
conclusion.
Moravia s'efforce de montrer comment le conformisme peut mener au
fascisme. Robert Merle avait tenté de s'insérer
dans la
logique d'un Rudolph Hess (appelé Rudolph Lang) dans La
mort
est mon métier. La
description d'un bureaucrate
acharné de perfection et de méthode confinait
parfois
avec une certaine complaisance: on va quand même pas chialer
sur
la destinée de Rudolph, merde. Ici, Moravia nous montre
comment
l'absence de Loi sauf celle émanant d'un groupuscule de
décérébrés notoires peut
conduire au
fascisme. Sa thèse est critiquable. Mais ce bouquin n'est
pas un
essai et mérite d'être
réhabilité.
Marcello, issu d'une famille en pleine déliquescence, prend
conscience de son "anormalité": jouissance dans la mise
à
mort, penchants homosexuels... Il a peur et tente de ressembler
à ce qu'il pense être l'"homme normal". Il
adhère
au fascisme, obéit aux ordres, rentre dans les services
spéciaux de la police politique, trahit un de ces anciens
professeurs de philosophie réfugié à
Paris pour
organiser la résistance.
Moravia nous offre quelques pages terribles: un garçonnet
tiraillé par de sombres pulsions, tueur de
lézards et de
chat, jouisseur de rien, conscience marécageuse un peu
désespérante. L'intérêt du
bouquin, c'est de
plonger le lecteur dans une conscience noirâtre,
verdâtre,
"vomiâtre" dont les exhailaisons puantes font
étrangement
penser aux odeurs souffrées de nos propres aisselles que
nous
décollons chaque matin dans un grand geste de soulagement.
La
lâcheté et l'absurdité du conformisme
de Marcello
résonnent dans les cavités reculées de
nos
profondeurs pas très catholiques, échos aux
désirs
diffus d'ordre et de clarté, aux combats contre les petits
titillements pulsionnels qui agitent nos cervelles débiles.
Le
lecteur plonge dans des ténèbres qui peuvent
être
les siens. Un bouquin où on se purge bien. Attention aux
petits
gestes "marcelliens": ranger ses chaussons symétriquement
dans
le prolongement de la table de nuit, elle-même bien
calée
dans l'angle opposé au petit meuble où l'on range
sa
brosse à dent...
Quant à Julie , la femme de Marcello, certes
détestable
sous certains aspects, elle a une poitrine abondante et adore faire
l'amour avec fraîcheur.
A noter enfin que Bertolucci à réussi
à en faire
un film meilleur que le bouquin. Avec un Trintignant exceptionnel. |
|
Et
il s'avère
que le le lien
http://kafkaiens.org/cl/
reste valide
mais pas celui-ci
http://kafkaiens.org
( enfin , ça dépend des jours :(
Joli nom de site , pourtant , au pays des Eric B* !
Par ailleurs dans l'Echo des Savanes décembre 2010 ,
Lacombe enfonce le clou :
____________________________________________________________
|