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Photosculpture
Aujourd'hui : "Comme deux
gouttes d’eau !"
Où l’on
découvre une imprimante 3D avant l’heure.
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Paris, années
1860. Un socle de plusieurs
mètres trône dans une immense salle. Un
participant fait son entrée et s’avance doucement
au milieu de ce piédestal. Il se retrouve
encerclé par une vingtaine de petites machines.
Un coup de sifflet retentit, suivi d’une lumière
éclatante… C’est terminé !
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Dôme
de verre de François Willème avec
Théophile
Gautier en sujet central, par Paul Dupont, 1864, illustration
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Ce dispositif
ingénieux, qui semble tout droit sorti
d’un film de science-fiction, s’appelle la
photosculpture.
Son inventeur ? François Willème, un artiste aux
multiples talents, désireux de créer "de la
sculpture exactement semblable au modèle". Et il voit les
choses en grand…
Pour accueillir son dispositif, Willème fait
carrément construire un gigantesque bâtiment
surmonté d’une coupole de verre, à deux
pas de l’Arc de Triomphe. Rien que ça !
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François
Willème, Autoportrait, vers 1860,
photosculpture, plâtre, photo : Journal of Photography and
Motion Pictures of the George Eastman House
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Entre 1863 et 1869, tout le gratin parisien
s’y presse afin de s’offrir son propre buste
sculpté, à la ressemblance frappante. En plus, le
prix de l’objet reste tout à fait accessible.
Comment cela fonctionne-t-il ?
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Affiche
pour l'atelier parisien de François Willème,
1860,
lithographie, 106 x 75 cm, Bibliothèque nationale de France,
Paris
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Afin d’obtenir
sa photosculpture, chaque client doit se
placer au centre d’une rotonde de dix mètres de
diamètre. Il patiente ensuite, le temps que vingt-quatre
appareils photographiques, disposés à
égale distance, réalisent
simultanément leurs clichés.
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Deux photographies du roi
d'Espagne prises par François Willème, 1865, pour
la photosculpture figurant la famille royale d'Espagne
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Puis les vingt-quatre
images obtenues sont projetées
sur un bloc de glaise grâce à un lampascope, qui
est un peu l’ancêtre du rétroprojecteur.
L’addition des profils restitue avec une extrême
précision l’apparence du modèle.
Willème ou l’un de ses assistants se sert ensuite
d’un outil de mesure appelé pantographe, pour
reproduire les traits à l’échelle
souhaitée. Il ne reste plus au sculpteur
qu’à modeler la glaise.
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François
Willème avec son lampascope et son pantographe, vers 1865,
photographie, 22 x 17 cm, George Eastman Museum, Rochester
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Sorte
d’impression 3D avant l’heure, la photosculpture avait
tout pour devenir un immense triomphe. Malheureusement, faute de
finance, Willème voit son succès retomber comme
un soufflé…
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L'atelier des modeleurs,
1864, illustration extraite de Le Monde illustré,
Bibliothèque nationale de France, Paris
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Racontée par
Noémie Dumanois
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