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À propos du sexe des anges de la cathédrale de Montaubanpar Ernest Pignon-Ernest http://www.humanite.fr/2009-08-17_Cultures_A-propos-du-sexe-des-anges-de-la-cathedrale-de-Montauban À
la suite de la dégradation de
deux de ses dessins apposés sur la cathédrale de
Montauban,
voilà deux semaines (notre édition du 4 août), leur auteur, Ernest Pignon-Ernest, nous a fait parvenir la réaction suivante : "Contrairement
à ce qui a
été rapporté par la plupart des
médias, le
dessin que j’ai collé sur la cathédrale
de
Montauban n’a pas été recouvert de
papier mais
déchiré : le geste n’est pas
le même.
L’emplacement du sexe féminin a
été meurtri
et arraché à l’aide d’un long
bâton par
une famille de Montauban qui milite par ailleurs contre
l’avortement. Le dessin étant situé
à une
dizaine de mètres de hauteur, on imagine la
scène. Au
cours de la même semaine, à quelques milliers de
kilomètres, un portrait de Mahmoud Darwich, que
j’avais
collé à Ramallah, a également
été
lacéré. Là-bas, ce sont des
fondamentalistes
musulmans, qui exècrent la liberté
d’être et
de penser du grand poète palestinien, qui sont
passés
à l’action. Intégristes de tous les
pays… Je
tiens à préciser que,
réalisée dans le
cadre de l’exposition « Ingres et les
modernes » du musée de Montauban, mon
intervention
n’était en rien une provocation, les photos en
témoignent. Elle s’inscrit dans une suite de
travaux qui
interrogent le processus d’élaboration des oeuvres
d’Ingres en partant fidèlement de ses
premières
esquisses. On m’a demandé à plusieurs
reprises si
j’entendais porter plainte contre les auteurs de cette
agression.
Je n’en ai pas l’intention. En risquant ainsi mes
dessins
au dehors, en les réalisant sur un papier fragile, leur
destruction, intentionnelle ou fortuite, fait en quelque sorte partie
du projet. La liberté d’intervenir où
je le
souhaite est à ce prix. On me permettra seulement de
m’interroger sur les fantasmes de ces jeunes gens
qu’une
représentation aussi naturelle et pure trouble au point de
les
changer en furieux iconoclastes. Curieuse haine du corps pour les
tenants d’une religion fondée sur le dogme de
l’incarnation et dont les lieux de culte ne manquent pas de
martyrs dénudés."
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Àbout the sex of the angels at the cathedral of Montauban" Contrary to what was brought back
by the majority of the media, the drawing that I stuck on the cathedral
of Montauban was not covered with paper but was torn: the gesture is
not the same one. The site of the female sex was ravaged and snatch
using a long stick by a family of Montauban which militates in addition
against the abortion. The drawing being located at ten meters height,
one imagines the scene. During the same week, to a few thousands of
kilometers, a portrait of Mahmoud Darwich, whom I had stuck to
Ramallah, was also lacerated. Over there, they are fundamentalist
Moslems, who exècrent freedom to be and think of the large
Palestinian poet, which passed to the action. Integrist of all the
countries… I make a point of specifying that, realized within
the framework of the exposure “Ingres and the modern ones”
of the museum of Montauban, my intervention was of nothing a
provocation, the photographs testify some. It falls under a
continuation of work which questions the development process of works
of Ingres while leaving his first drafts accurately. It was asked me on
several occasions if I intended to carry felt sorry for against the
authors of this aggression. I do not have the intention of it. By thus
risking my drawings with the outside, by carrying them out on a paper
fragile, their destruction, intentional or fortuitous, forms to some
extent part of the project. Freedom to intervene where I wish it is at
this price. One will only allow me to wonder about the phantasms of
these young people that such a natural and pure representation disturbs
at the point to change them into furious iconoclasts. Curious hatred of
the body for holding of a religion based on the dogma of the
incarnation and whose places of worship do not miss martyrs
dénudés."
Ernest Pignon-Ernest , august 17, 2009
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